Tripsis

Alchemist - SolarBurn

Bien que je n'ai plus la scène exacte en tête, les choses ont probablement dû se passer comme suit:
Nous sommes au début des années 2000, et les Twins towers hantent encore le ciel New-Yorkais. Comme souvent je contemple un trou dans mes chaussettes, confortablement installé dans le convertible moelleux de chez  Bernard, alias "Docteur métal". Mon litre de café, et une pile de cds disposés devant moi, la soirée s'annonce bien. Ça refait le monde un peu, ça débite de la bonne blague grasse à faire rougir d'envie un cornet de frites Kebab, et entre deux danses du ventre ça fait avaler de la galette au mange disque. Comme souvent, la moitié des cds posés devant moi me sont inconnus. Je suis passé il y a trois jours seulement, comment diable Bernard arrive t'il à faire ça ?

J'ai très certainement une petite idée de ce que j'ai envie d'écouter ce soir là. En ce moment le premier maxi de Mastodon "lifesblood" tourne beaucoup, de même que Keelhaul II, et vraisemblablement du Bolt Thrower pas trop loin.

C'est dans ce contexte, que retentit Austral Spectrum, premier morceau d'Organasm. Pas le genre qui démarre pied au plancher, mais plutôt qui prend son temps avec une intro teintée de Didgeridoo, et une mise en place progressive de chaque élément. Assez rapidement la mayonnaise prend. Tout ça plonge dans des racines certes déjà bien connues, mais l'assemblage est suffisamment original pour retenir mon attention. La gestion des mélodies, et de l'agressivité rythmique est excellente, rien à voir avec les trois milliards de mauvais clones de Fear Factory ( j'adore Fear Factory jusqu'à Obsolete, leurs imitateurs nettement moins) qui pullulent un peu partout à l'époque. Ce groupe à une âme, et un talent d'écriture réel. Il y a par moments une forme d'invitation à un voyage spectral, à la fois tripant et énergisant (non, ce n'est pas de la boisson). Comme si à la suite d'un vigoureux rituel chamanique, le désert austral se voyait envahi d'esprits marsupiaux emplis d'une frénésie vengeresse. Les enfants de la terre ne sont pas contents et ils vous le font savoir !

A l'issu de l'écoute il est certain que les ziquos ayant pondu ces sonorités ont de la bouteille. A l'évidence ce n'est pas une oeuvre de jeunesse, mais bien le méfait de vieux baroudeurs, avec de gros antécédents Thrash/Death. Rétrospectivement Organasm reste un excellent album, même si (je ne le savais pas à l'époque) ça reste un peu en deça des deux bijoux qui vont suivre à savoir "Austral Alien", dont la vidéo "Solarburn" est tirée, en 2003 et Tripsis en 2007.

Enjoy.

Z.